Salut Karis,
Tout comme Simon, qui a décidé, je cite, de "faire toutes [ses] études avec [moi]", j'ai suivi le M2 Recherche NPAC (Noyaux-Particules-Astroparticules-Cosmologie) après le magistère, et j'ai enfin pu me débarrasser de lui en suivant le parcours "Particules" au 2ème semestre.
Comme toi, j'aime beaucoup la physique fondamentale, et en sortie de prépa (PC) le programme du magistère me plaisait bien plus que celui des écoles d'ingénieur (ceci dit, puisque tu as le CCP, je t'invite à regarder du côté de l'ENSPS, qui propose un double cursus en subatomique en dernière année si je me souviens bien).
J'avais des résultats honorables en prépa (premier tiers) mais j'ai eu le CCP à un point au dessus de la barre (donc pas non plus un score fantastique)...
Je pense qu'arriver de prépa te donne un avantage, car pas mal de choses en magistère sont nouvelles pour les autres et seulement redites ou poussées plus loin pour les taupins. Le magistère te demande évidemment pas mal de travail et d'investissement, mais rien d'exceptionnel, il s'agit avant tout d'apprendre et de comprendre ce qui t'est enseigné, pour ma part c'était le bol d'air "ahh enfin de la science et de l'apprentissage après deux ans de bourrage de crâne". Mon année préférée parmi les 5 dernières a d'ailleurs été celle de M1 au magistère, car les options et les cours étaient absolument géniaux
Contrairement à ce que te disent tes profs, je pense pas qu'il faille absolument être parmi les meilleurs, en étant dans la moyenne tu peux vraisemblablement avoir le M2 de ton choix (sauf comme l'a dit Simon, celui de physique théorique à l'ENS Ulm...sur notre promo seuls les deux meilleurs l'ont obtenu), et effectivement les gens ont souvent au moins la mention assez bien en sortie de M1.
Bien sûr tes résultats en M1 (et aussi en L3 mais de façon moindre je pense) vont compter à la fois pour le dossier de candidature au M2, et pour les candidatures pour les bourses de thèse. Encore une fois, je pense qu'il est très possible de trouver une bourse de thèse sans pour autant être parmi les meilleurs, à condition de ne pas non plus être parmi les moins bons... Et d'autre part, tu peux parfois en trouver une, à condition de choisir une autre thèse que celle que tu voulais initialement. Pour les bourses de thèse, ça dépend beaucoup de la politique du M2, certains M2 ouvrent beaucoup plus de place que le nombre de bourses qu'ils savent disponibles, d'autres essayent de faire en sorte que tous les étudiants en obtiennent une, en régulant cette histoire de choix si besoin est. C'est le cas au NPAC : sur 28 personnes, dont 26 environ souhaitant faire une thèse, au moins 24 sont sur le point d'obtenir une bourse (vous confirmez les NPAC-iens ?).
Pour les post-docs (souvent à l'étranger, mais pas forcément, l'intérêt est d'aller dans un autre labo, une autre équipe travailler sur autre chose ou sur le même sujet), un des responsables de mon M2 disait qu'après un post-doc, la plupart obtenir un poste, je ne crois pas que ça soit si bouché que ça, et comme d'habitude il faut être bon, donc avoir fait du bon travail pendant la thèse, sans pour autant être parmi la crème des meilleurs (même si ceux-là auront toujours la priorité pour les postes)... Mais vu que c'est un point de vue assez opposé à celui de Simon, je ne saurais que te donner un conseil : va rencontrer des chercheurs, de tous les domaines qui t'intéressent, qu'ils soient chercheurs CNRS ou enseignant-chercheurs, ou autre...
Pendant le magistère tu auras l'occasion d'en rencontrer des tas, en cours, TD et TP, ainsi que des thésards, et beaucoup sont très ouverts et prennent le temps de répondre à tes questions, que ce soit sur leur enseignement, sur la physique, ou sur leur métier. Moi et Olivier on aimait beaucoup débarquer dans le bureau d'une de nos profs à toute heure, quand elle était là elle nous recevait avec le sourire et la convivialité typiquement italienne
En tout cas, niveau insertion professionnelle, il est toujours possible d'aller vers le monde de l'entreprise après une thèse, c'est d'ailleurs pas rare du tout, les domaines accessibles dépendent bien sûr beaucoup du M2 suivi. En résumé, si tu tentes le magistère, avec un travail régulier et de l'investissement, tu devrais pouvoir t'en sortir, et apprendre de la belle physique au passage. Tu pourras toujours décider de faire un M2 professionnel si tu décides de pas faire de recherche, ou passer l'agrégation si tu décides finalement d'aller vers l'enseignement pur, ou bien un M2 puis une thèse et aller vers le monde de l'entreprise, ou bien faire un post-doc et tenter d'avoir un poste. Toute une série d'options auxquelles tu peux réfléchir pendant les deux prochaines années, tout en rencontrant et discutant avec des gens du milieu universitaire.
Ceux-ci pourront sans doute mieux te parler que nous des horaires, des conditions de travail et de la conciliation vie de famille / vie professionnelle, mais en attendant je rejoins les autres réponses sur le sujet : les horaires sont très flexibles dans ce milieu, les seules obligations sont : faire le travail qui t'incombe en temps et en heure, et ne pas handicaper le travail d'équipe. Mais c'est clair que tu peux quitter le labo à temps pour t'occupper de tes enfants, par contre tu dormiras pas forcément beaucoup la nuit...
Je pense que c'est un métier très prenant, mais qu'il y a moyen de le concilier avec une vie de famille, car beaucoup y parviennent tant bien que mal. Et c'est pas parce que je peux pas être enceint que je pense pas au fait de fonder une famille un jour, d'abord
Désolé pour ce longuissime pavé, j'aurais sans doute pu faire plus concis, et sur beaucoup de points je reformule ce que les autres ont dit, mais si tu veux plus de précisions ou si tu as d'autres questions, on répondra avec plaisir